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Espace EDF-Electra : Ballets de lumières de Nicolas Schöffer

11 Mai - 11 Sep 2005
Vernissage le 11 Mai 2005

Dès les années 1950, ses oeuvres cybernétiques font appel aux sciences, aux technologies et à la sociologies. Quarante oeuvres dont une «forêt» de sculptures, où se confrontent l’espace, la lumière et le temps, des sculptures et boîtes lumineuses, des propositions architecturales et des expérimentations cinématographiques.

Nicolas Schöffer : « Ballets de lumières »
Espace EDF-Electra

L’événement
Communiqué de presse

Art et Electricité
La Fondation Electricité de France présente à l’Espace EDF Electra une exposition consacrée à Nicolas Schöffer (1912-1992), artiste visionnaire et novateur de la deuxième moitié du XXe siècle. Engager un dialogue avec l’œuvre de Nicolas Schöffer, c’est ouvrir le regard à un spectacle féerique, lumineux, fascinant. C’est aussi percevoir les prolongements d’une esthétique ancrée dans des enjeux scientifiques, technologiques et sociologiques. Une esthétique introduisant un nouveau langage cybernétique dans l’œuvre, qui marque l’irruption du numérique, du multimédia et de la communication dans l’art.
Multi-sensorielle et vivante, l’exposition sollicite constamment les sens du visiteur. Accueilli par une «forêt» de sculptures, il se trouve immédiatement confronté aux trois matériaux (immatériels) de l’œuvre : l’espace, la lumière et le temps. Les quarante œuvres – sculptures et boîtes lumineuses, propositions architecturales, visions monumentales et expérimentations cinématographiques – produites entre 1951 et 1978 et la centaine de documents, invitent le spectateur à un voyage dans l’univers magique de Nicolas Schöffer.

Schöffer fut d’abord peintre, puis sculpteur, architecte, urbaniste et théoricien de l’art. Français d’origine hongroise, il s’installe à Paris à partir de 1936. En 1948, il opère une rupture fondamentale dans la pratique de son art et décide d’ouvrir sa création aux recherches scientifiques et aux technologies de son époque. Il s’entoure alors d’artistes et ingénieurs pour accompagner la réalisation de projets toujours plus vastes. Véritable laboratoire de recherche fondamentale, son atelier réunit des prototypes, des dessins pour l’assemblage en usine des sculptures et des brevets… Assumant ces multiples rôles, la fonction de l’artiste se trouve redéfinie à une autre échelle. Avec l’introduction d’un programme aléatoire et cybernétique dans l’œuvre, «l’artiste ne crée plus une Å“uvre, il crée la création». Nicolas Schöffer, comme Adalberto Mecarelli, Yann Kersalé, Julio Le Parc, James Turrell, appartient à cette lignée d’artistes qui revendiquent la lumière comme matériau de création et que la Fondation EDF accueille régulièrement à l’Espace EDF Electra .

Pionnier de l’Art Cybernétique
Nicolas Schöffer est né en 1912 à Kalocsa en Hongrie. Diplômé de l’Ecole des Beaux Arts de Budapest et Docteur en droit, il s’installe à Paris en 1936, où il vivra jusqu’à sa mort en 1992. Il fréquente l’Ecole des Beaux-Arts et, jusqu’à l’après-guerre, se consacre à la peinture. Ces différentes périodes comptent différents styles : figuration, surréalisme, abstraction lyrique et abstraction géométrique.
Après avoir abandonné la peinture, Nicolas Schöffer élabore dès 1949 la notion de spatiodynamisme, concept qui prône «l’intégration constructive et dynamique de l’espace dans l’œuvre plastique». Il crée les Spatiodynamiques. Profondément marqué par la lecture de Cybernetic & Society de Norbert Wiener (1948), texte fondateur de la science cybernétique, son travail s’oriente dès lors vers une esthétique du dialogue entre l’art et son environnement par l’irruption de la programmation dans le domaine des arts plastiques, l’introduction de l’interactivité dans l’œuvre, en phase avec les progrès techniques de son temps. Il est le fondateur de l’art cybernétique au sens où, dans le fonctionnement des œuvres, il prend en compte les notions d’information, de feed-back, d’adaptation constante aux perturbations issues de l’environnement. En 1957, il développe le concept du « luminodynamisme ». Et crée les Lux. Par le jeu de lumières colorées sur ses compositions et l’utilisation d’un écran, Schöffer dynamise l’espace où se projettent ombres et réflexions en mouvement de ses sculptures. Enfin, en 1959, il introduit le temps comme «matériau» de ses œuvres en développant le chronodynamisme. Cette notion explore la dynamique intrinsèque du temps par la programmation de l’œuvre. Il crée les Chronos.
CYSP 1, sa première sculpture cybernétique voit le jour en 1956. Il s’agit d’une composition en acier et duraluminium, accompagnée d’un cerveau électronique. Le socle accueille un ensemble de capteurs audio et photoélectriques qui enregistrent les variations de couleurs, de luminosité et de sons de l’environnement. La combinaison de ces éléments étant à chaque instant nouvelle, CYSP 1 est capable d’une infinité de réactions qui, sans jamais se répéter, lui donne un caractère organique. Cette sensibilité se traduit dans l’espace, puisque CYSP 1 réagit à son environnement par le biais d’une autonomie de mouvement (rotation des pales à deux vitesses et déplacement dans toutes les directions).

Nicolas Schöffer s’attache à faire évoluer l’homme grâce à la cybernétique et se consacre à la diffusion et à l’enseignement de ses idées auprès d’un vaste public. Il écrit de nombreux livres et tout au long de sa carrière, il donne des conférences dans les universités, écoles d’art ; il participe à des colloques, séminaires, tables rondes… De 1969 à 1971, il est en charge de l’enseignement «Art et Programmation» au sein de la section architecture de l’Ecole Nationale des Beaux-Arts de Paris.
Pour la réalisation de ses projets, Schöffer s’entoure des meilleurs spécialistes. Avec Henri Perlstein, il réalise l’horloge spatiodynamique. En 1955, il construit en échafaudages tubulaires Mills, sa Tour Spatio dynamique de Saint-Cloud, animée par un cerveau électronique réalisé par Jacques Bureau, ingénieur chez Philips. En 1959, le Musiscope voit le jour grâce à la collaboration de Julien Leroux.
C’est dans les années 1960 que Nicolas Schöffer obtient une reconnaissance internationale dans le milieu artistique. Il est fréquemment exposé à la galerie Denise René, spécialiste de l’art optico-cinétique. L’Insitute of Contemporary Arts de Londres en 1959, le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles en 1961, le musée des Arts Décoratifs de Paris en 1963, le Stedelijk Museum à Amsterdam et le Stedelijk van Abbemuseum d’Eindhoven en 1964 lui consacrent une exposition personnelle. Il reçoit entre autres, le grand prix de la Biennale de Venise en 1968, le prix Henry Moore en 1970 et en 1986, le prix Frank J. Malina-Leonardo, de l’International Society for Arts, Sciences & Technology.
Membre de l’Institut (Académie des Beaux-Arts), il a droit également à tous les honneurs : Commandeur de l’Ordre National du Mérite, Officier de la Légion d’Honneur, Officier des Arts et des lettres. Plus récemment, les expositions à l’Espace Multimédia Gantner à Bourogne, à la Fondation Vasarely à Aix-en-Provence et à la Villa Tamaris à La Seyne-sur- Mer en 2004 ont contribué à faire découvrir ou redécouvrir l’œuvre de Nicolas Schöffer.

Danse, vidéo, cinéma, architecture…
L’Art Total de Nicolas Schöffer

Nicolas Schöffer engage des collaborations artistiques déterminantes. En 1956 CYSP 1 danse avec le Ballet de Béjart sur le toit de la Cité Radieuse de Le Corbusier, lors du 1er Festival d’Art d’Avant Garde, à Marseille. En 1973, pour sa création Kyldex 1, — 1er spectacle cybernétique — à l’Opéra de Hambourg, il fait appel à Pierre Henry pour la musique et à Alwin Nikolais pour la chorégraphie. La représentation réunit la danseuse Carolyn Carlson, des strip-teaseuses, et des sculptures cybernétiques autonomes qui interagissent avec le public. C’est le public qui décide du déroulement du spectacle en brandissant cinq petits panneaux signalétiques. Ce spectacle d’avant-garde rencontre un tel succès qu’il sera retransmis pendant dix ans sur la télévision allemande pendant les fêtes de fin d’année.
Pionnier de l’art-vidéo en France, il réalise en 1961 avec l’aide de Jean Kerchbron, la première expérience cathodique artistique de la télévision française avec Variations luminodynamiques 1. Une des grandes idées de Nicolas Schöffer est d’intégrer la cybernétique à l’urbanisme, rendant accessible la gestion de l’environnement aux citoyens. Il y consacre de nombreux ouvrages, parmi lesquels La ville cybernétique (1972) et La nouvelle charte de la ville (1974) et la Tour Lumière Cybernétique (1973) «première réalisation artistique contemporaine conçue à l’échelle d’un grand ensemble urbain». C’est sans aucun doute la Tour Lumière Cybernétique (TLC) destinée au quartier de La Défense qui marqua le plus ses contemporains. Haute de 307 mètres, elle devait supporter une structure de miroirs pivotants qui réfléchissent dans toutes les directions un réseau de faisceaux lumineux. Sa programmation dépendait de deux types de données : une captation de l’environnement immédiat et la réception d’informations en provenance des centres névralgiques de la ville (régies des transports, centre météorologique, places boursières…). Malgré un très important retentissement médiatique et contre toute attente, la TLC ne verra pas le jour. Elle fut présentée en 2001 par Eléonore Schöffer, épouse et collaboratrice de l’artiste, au maire de New York pour la reconstruction du Ground Zero.
Pour le Centre Pompidou, il imagine un complexe dynamisé par la ville, littéralement traversé par une autoroute, tandis que pour la réhabilitation des Halles à Paris (concours de 1976) il conçoit un prisme gigantesque, pensé comme une véritable cathédrale œcuménique pour le XXIe siècle.
La dimension novatrice et humaniste de son œuvre montre un Schöffer, tour à tour peintre, sculpteur, architecte, urbaniste et théoricien, passionné par son époque, concerné par ses problèmes. Auteur d’une œuvre faite par et pour les hommes, il a su imprimer une dimension poétique et artistique à un travail dont la portée sociologique reste à redécouvrir. «L’artiste ne crée plus une œuvre, il crée la création», il crée également la créativité et l’esprit de recherche .
l’Espace EDF Electra
En 1990, aux côtés de seize artistes de la lumière, la Fondation Electricité de France ouvrait l’Espace EDF Electra en célébrant la rencontre de l’art et de la technologie. Peinture, sculpture, installation vidéo, nouvelles technologies : le siècle écoulé a vu s’épanouir en de multiples variations les rapports de l’art et de l’électricité. C’est dans cette dimension spécifique mais foisonnante de la création que la Fondation EDF a choisi d’inscrire l’un des principaux axes de son mécénat.

Infos pratiques
> Lieu
Espace EDF-Electra
6, rue Récamier. Paris 7e
M° Sèvres-Babylone
> Horaires
tous les jours, sauf le lundi et jours fériés de 12 h à 19 h
> Contact
T. 01 53 63 23 45
> Entrée libre

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